CARNET DE VOYAGE (1/5)
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PREMIER JOUR (05/02/2006)
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Après
une nuit à l’hôtel Hilton, nous découvrons Khartoum sur le chemin qui mène
au musée. C’est une ville assez agréable avec de grandes rues très propres
et une circulation automobile peu chargée par rapport au Caire. Nous
longeons un parc, où de nombreux khartoumites sont venus pique-niquer.
Déception, le musée national est fermé, car il vient de servir de lieu de
réunion pour le dernier congrès de l’Organisation de l’Union Africaine
(OUA). |
Grâce
à ses bons contacts avec les conservateurs, notre guide Claude Rilly obtient
l’ouverture du musée. Nous commençons par visiter les différents temples
sauvés des eaux du lac de Nubie (nom soudanais du lac Nasser). Ils
proviennent des villes-forteresses que les Egyptiens ont construites au
niveau de la 2ème cataracte pour se protéger des Nubiens (à noter les
couleurs très bien conservées du temple de Bouhen). |
Après
la visite des temples, nous entrons dans le musée. Si les collections
antiques du rez-de-chaussée sont très incomplètes, nous avons pu admirer de
nombreuses statues, dont celle de Taharqa qui est monumentale et une superbe
Vénus méroïtique. Au premier étage, nous découvrons de très belles fresques,
vestiges de la Nubie chrétienne. Même s’ils sont aujourd'hui musulmans, les
Soudanais sont très fiers de leur passé chrétien. Pendant un millénaire, les
royaumes chrétiens du Soudan ont résisté à l'envahisseur égyptien. |
Après
un repas pris sur les bords du Nil, nous suivons la route en direction de
Dongola el Agouz (ancienne capitale du royaume chrétien de Makouria). Plus
nous nous éloignons du Nil, plus la végétation se raréfie. La Bayudah verte
plantée d’arbustes et de melons d’eau, cède la place à un vaste désert aux
couleurs ocre jaune contrastées par le noir brillant des affleurements de
gneiss. Après un arrêt dans une station-service très locale, nous plantons
la tente à l’abri d’une dune. |
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DEUXIEME JOUR (06/02/2006)
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Première
nuit dans le désert, je confirme que l’amplitude des températures entre la
journée et la nuit n’est pas une légende… Après le petit déjeuner, nous
plions nos tentes pendant que l’équipe finit la vaisselle et charge les
véhicules. Après quelques kilomètres de route, la voiture de tête s’arrête
(première crevaison). Les voitures sont très chargées et les routes
soudanaises mettent les pneus à rude épreuve. Nous reprenons notre route
jusqu’à Tam-Tam : c’est un garage au milieu du désert, où nous faisons un
arrêt. |
Sur
la route, nous croisons de nombreux bus bondés avec des personnes jusque sur
les toits. L’un d’entre eux avait même un troupeau de chèvres sur le toit :
celles-ci ne semblaient pas perturbées par le voyage et admiraient le
paysage qui défilait (je n’ai malheureusement pas pu photographier cette
scène pittoresque…). |
Après
le déjeuner, nous arrivons à Ad Dabbah, première ville depuis que nous avons
quitté Khartoum. Nous nous arrêtons dans une station-service pour faire le
plein d‘essence et réparer notre pneu… De nombreux habitants du quartier
viennent nous voir et parler avec nous. Certains veulent se faire
photographier ; d’autres plus respectueux des préceptes de la religion
musulmane désapprouvent cela. La police locale mise au courant nous demande
de la suivre jusqu’au commissariat où nos permis de photographier sont
vérifiés. A la sortie de la ville, nous nous arrêtons à côté d’un marché aux
dromadaires pour faire le plein d’eau à un puits. |
Nous
arrivons au bord du Nil pour prendre le bac qui nous conduira à
Dongola el Agouz. Depuis la rive, nous apercevons les ruines de la ville. Il n’existe
aucun pont sur le Nil entre Khartoum et Assouan : les bacs sont les seuls
moyens pour traverser le fleuve sur plusieurs milliers de kilomètres. Le bac
ne peut transporter toutes les voitures en un voyage : certains d’entre nous
profitent de l’attente pour prendre le thé avec les soudanais. On trouve à
chaque bac une tente ou une hutte où il est possible de boire du thé ou du
café (très fort, très sucré avec une pointe de cannelle à la mode
soudanaise) et de manger des beignets que l’on trempe dans du piment doux. |
Après
la traversée, nous nous rendons à la vieille ville de Dongola (capitale du
royaume de Makouria aujourd’hui abandonnée). Devant nous se dresse une
construction massive : c’est le palais des rois chrétiens transformé en
mosquée au XVIème siècle. Une fois nos permis de visite vérifiés par le
gardien, nous accédons à l’ancienne salle d’audience du premier étage, d’où
nous avons une vue imprenable sur les alentours. Ensuite nous visitons le
site de la cathédrale, où subsistent de nombreuses colonnes avec leurs
chapiteaux. Nous reprenons les véhicules pour nous arrêter à l’abri d’une
grande dune à l’arête parfaite d’où on aperçoit Dongola el Agouz. Ce soir,
nous disposons d’un vrai luxe en plein désert : l’équipe a installé une
douche. |
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TROISIEME JOUR (07/02/2006)
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En
attendant le petit déjeuner, je monte sur la dune pour admirer le paysage et
voir le campement qui commence à s’animer. Nous avons des voisins : trois
voitures et des tentes sont plantées à quelques kilomètres de nous. Ce
matin, thé, café, fruits et pain grillé sont au menu. Après une heure de
route, nous faisons une halte à la sortie d’un village pour attendre un des
véhicules qui connaît des difficultés. Des enfants viennent échanger
quelques mots avec nous : ils apprennent l’anglais dès le primaire et en
connaissent donc les rudiments. |
Vers
midi, nous quittons le désert pour entrer dans la zone agricole irriguée.
Nous nous arrêtons près d’un groupe d’arbres pour déjeuner à l’ombre. Le
repas du midi est souvent composé de salades de crudités (les tomates
soudanaises ont vraiment du goût), de charcuterie et de fromage séché.
Quelques ânes s’approchent du groupe pour quémander de la nourriture. Vers
14 heures, nous arrivons sur le site de Kawa dont il ne reste que quelques
ruines : seuls subsistent les soubassements des temples d’Amon et des amas
de briques, vestiges du palais méroïtique. |
Une
équipe d’archéologues anglais travaille sur ce site. Le premier temple est
été construit par Akhenaton : le nom égyptien du lieu est Gemp Aton (la
découverte du disque solaire). A côté se trouve un temple dédié à Amon
construit par son successeur Tout Ankh Amon. Le grand temple d’Amon
reconstruit par Taharqa est un des trois temples de couronnement méroïtique
avec ceux de Napata et de Pnoubs. Nous approchons des rives du Nil pour voir
les restes du quai où accostait la barque sacrée du dieu Amon. |
Nous
reprenons la route en direction de Kerma. Après un arrêt dans une ferme pour
faire le plein d’eau potable, nous arrivons près de la ville de Kerma. Nous
établissons le campement à l’écart des habitations en bordure de la
nécropole antique. Après le repas, Claude Rilly nous parle de l’histoire de
la civilisation koushite en prévision des visites du lendemain. La visite de
la nécropole, planifiée en fin d’après-midi est décalée au lendemain matin.
Il faudra se lever de bonne heure pour absorber le programme chargé de la
journée. |
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